BERBEN Frédéric-Psychologue-53Vidéos

dimanche 11 mai 2014

"Ode à la vie"

ODE A LA VIE


En ce dimanche après-midi, mise en pratique d'un de ces moments exceptionnels de pleine conscience en famille, l'enregistrement avec les moyens du bord guitare/claviers/chant de la nouvelle chanson de ma fille Anais.
Vous trouverez le texte ci-dessous si cela vous donne l'envie de chanter (ce que je vous souhaite), l'envie d'avoir envie, l'envie d'être en vie. CARPE DIEM.



Ne ferme pas les yeux sur ce qui t'entoure 
Ne deviens pas aveugle et aveugle et sourd
Regarde autour de toi tout ce que tu ne vois pas.

Ne pense pas au lendemain mais à aujourd'hui
Profite pleinement de chaque jour de ta vie
Ne la laisse pas filer.

Alors ne t'arrête pas dès le premier faux pas
Dès la première embûche qui fait que tu trébuches 
Alors lève les yeux vers un ciel heureux
Et crie ton envie, ton envie d'être en vie. 

Apprend à apprivoiser chacune de tes peurs
A tirer des leçons de toutes tes erreurs 
Que savoir avoir tort peut te rendre plus fort.

Savoure le moment présent, c'est peut-être le dernier
Laisse venir l'amour qui peut tant t'apporter
Apprend à profiter.

Alors ne t'arrête pas dès le premier faux pas
Dès la première embûche qui fait que tu trébuches 
Alors lève les yeux vers un ciel heureux
Et crie ton envie, ton envie d'être en vie. 

Abolis tes faiblesses et tes remords
Qui, lentement, te rongent encore et encore 
Ne les laisse pas gagner, tu peux les dominer.

N'abandonne pas tes rêves, poursuis-les jusqu'au bout
Et lorsque ça ne va pas, pense à ce "nous"
Car tu n'es jamais seul.

Alors ne t'arrête pas dès le premier faux pas
Dès la première embûche qui fait que tu trébuches 
Alors lève les yeux vers un ciel heureux
Et crie ton envie, ton envie d'être en vie.

dimanche 5 janvier 2014

4 PRATIQUES DE PLEINE CONSCIENCE AU QUOTIDIEN DANS LA RELATION

S'abandonner à l'instant présent

Chaque fois que vous en avez l'envie et que c'est possible, reconnectez-vous à l'instant présent, quel que soit le contexte autour de vous.
Pouvez-vous rester immobile quelques instants ? Même le temps d'une respiration.
Cela signifie appliquer la pleine conscience à la sensation du souffle qui entre et qui sort du corps.
Vous pouvez aussi faire l'expérience d'élargir le champs de conscience au corps en entier, aux sons qui l'entourent et d'y inclure les pensées qui surgissent, de les reconnaître en tant que pensées.
Des pensées qui deviennent comme des nuages qui traversent le ciel de votre conscience.
Prenez note de toutes les humeurs et émotions présentes, qu'elles soient agréables, désagréables ou neutres.
Où sont-elles localisées dans le corps ?
Quand votre esprit se laisse entraîner par l'attention involontaire vers autre chose, que ce soit une sensation, une émotion, une pensée, remarquez simplement ce que vous avez en tête ou dans le corps et redirigez avec beaucoup de douceur et de bienveillance votre attention vers votre expérience du corps, du souffle, des sons ou de tout autre objet méditatif que vous aurez choisi.


Conscience et présence avec un ou des enfants


Choisissez un moment de la journée où vous êtes avec votre enfant et où vous voulez prêter particulièrement attention à ce qui se présente à vous. Cela peut être le matin, le midi, au rentrer de l'école, le soir...
Essayez d'utiliser tous vos sens pour faire pleinement l'expérience de vos enfants dans l'instant présent.
L'essentiel est de simplement vivre ce qui se passe dans l'instant avec votre enfant en étant pleinement présent, sans vouloir qu'autre chose se produise ensuite, juste accueillir ce qui se passe là, maintenant, déjà et complétement.
Si votre esprit s'échappe, ramenez-le doucement dans l'instant présent du corps et du souffle.


Pratiquer l'acceptation

Notre esprit est attaché à ses idées et opinions. Vous trouverez peut-être intéressant de lui prêter une attention particulière.
La pleine conscience consiste à prêter attention, délibérément, à l'instant présent, sans jugement.
Engagez-vous simplement à voir vos jugements comme de simples idées, des pensées couplées à de puissantes émotions, là encore comme des nuages dans le ciel. Ils vont et viennent, rien ne mérite que vous vous y attachiez ni que vous les combattiez. Vous pouvez choisir chaque jour un moment où vous allez vous exercer à accepter les choses telles qu'elles sont et au premier chef votre conjoint et vos enfants.
Un moment où vous vous efforcez de ne plus vouloir que les choses changent ou soient différentes.


Répondre à vos enfants et non plus réagir

Il est utile de prêter une attention particulière aux moments où vous réagissez de manière automatique, quand vous jugez déplaisantes les paroles ou les actions d'un enfant. Vos réactions peuvent englober toute une gamme de pensées et d'émotions (irritation, contrariété, colère, peur, violence, etc...). Ces réactions automatiques vous prennent en otage.
Vous pouvez porter alors une attention ouverte et bienveillante aux pensées et sentiments qui colorent l'instant désagréable, en pleine conscience.
Essayez de voir la situation et les choses avec les yeux de votre enfant à cet instant précis. Quels peuvent être ses sentiments et ses besoins ? Qu'attend-il de vous ?
Ne faites rien ! la pleine conscience de ces instants est déjà un changement.

Découvrez le livre de Jon Kabat-Zinn et Myla Kabat-Zinn : être parent en pleine conscience.

Découvrez Jon et Myla en présentation vidéo



samedi 21 décembre 2013

La MBCT pour soigner doucement la dépression

La MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy) ou Thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la prévention des rechutes dépressives est un protocole de 8 séances de 2 heures chacune dont l’intérêt a été validé pour la prévention des rechutes dépressives chez des personnes ayant connu au moins trois épisodes dépressifs. On a montré un taux de rechute diminué de 50% et une durée entre les rechutes significativement allongé (Bondolfi et al, 2009).
Il s’agit d’une thérapie de groupe basée sur le programme MBSR (Mindfulness Based Stress reduction program) de Jon Kabat Zinn et qui intègre des éléments de thérapie cognitive et comportementale pour la dépression.
Les cognitivistes qui ont élaboré ce programme (Zindel Segal, John Teasdale et Mark williams) ont montré qu’il existait une réactivité cognitive accrue chez les personnes dépressives, expliquant les rechutes de plus en plus fréquentes après chaque épisode. Ils se sont donc intéressés à la méditation telle qu’elle était enseignée dans la MBSR  comme moyen de se distancier des pensées et stopper le processus des ruminations.
C’est ainsi qu’est née la MBCT où l’instructeur enseigne progressivement ce type de méditation aux participants. Il explicite ensuite de manière pédagogique ce que sont les ruminations dépressives et les signes cliniques de cette maladie, leur apprend à utiliser la pleine conscience au quotidien comme « baromètre » de l’humeur et des pensées pour adopter des stratégies plus efficaces avant que la dépression ne s’installe.
Même si les indications de ce programme sont en train de s’élargir (application aux addictions par exemple ou aux troubles alimentaires), il n’a pour l’instant été validé que pour la prévention des rechutes dépressives. Par ailleurs les patients qui font ce programme doivent être en période de rémission car il est très difficile de faire ce programme dans un état dépressif majeur (difficulté de concentration, ruminations trop importantes).
L’enseignement de la méditation est un point essentiel du programme et les instructeurs ont eux-mêmes une pratique régulière afin d’avoir une connaissance réelle du fonctionnement de l’esprit et également une attitude d’accueil indispensable pour incarner le message fondamental de la MBCT : l’acceptation inconditionnelle de ce qui est.
En effet, un autre élément crucial pour expliquer l’intérêt de cette thérapie, c’est que les auteurs ont montré que les ruminations dépressives étaient liées à la non acceptation des états émotionnels douloureux et la mise en place de stratégies de lutte et de résolution de problème pour quitter ces états douloureux. Ces stratégies inefficaces conduisent à l’épuisement et au sentiment d’échec qui accompagne la dépression.
Ainsi ce programme allie une vraie pédagogie sur ce qu’est la dépression et ses causes, la pratique de la méditation, l’acceptation inconditionnelle de soi et du monde tel qu’il est et la mise en place de stratégies concrètes lorsque la dépression menace.
Il est recommandé d’avoir un suivi spécialisé par un professionnel de la dépression pour bien poser l’indication de cette thérapie et pouvoir évaluer avec lui les risques de rechute car comme nous l’avons souligné, il persiste un risque de rechute. Par ailleurs il y a parfois des comorbidités associées à la dépression qui peuvent nécessiter d’autres types de traitements.

mercredi 20 novembre 2013

Les fondements de la pleine conscience. La voie de la sagesse.

Il ne s'agit pas, pour stimuler nos capacités d'auto-soin de suivre une série de techniques. La pratique de la pleine conscience nécessite de s'engager totalement dans le processus.
C'est davantage une façon d'être qu'une façon de faire.
L'attitude avec laquelle nous entreprenons la méditation en pleine conscience est essentielle. Il faut laisser se développer en nous de nouvelles approches de l'apprentissage. Apprendre vraiment à apprendre.
Pas plus que nous ne pouvons nous forcer à nous endormir, nous ne pouvons nous obliger à être en guérison.
Nous pouvons créer, comme pour l'endormissement, les bonnes conditions puis lâcher prise.
Gardons une attitude sceptique mais ouverte ! Résumons la conduite générale par : "work and see"!
Chacune des attitudes suivantes est dépendante des autres. Elles sont à cultiver toutes ensemble.
Elles structurent les fondements de la Mindfulness tels que décrits dans le protocole MBSR construit par Jon Kabat-Zinn.

1) Le non-jugement


Nous devons devenir les témoins impartiaux du flot permanent de jugements et de réactions internes et externes auquel nous sommes soumis et apprendre à nous en abstraire.
En portant attention à l'activité de notre esprit, nous découvrons que nous fabriquons en permanence des jugements sur notre expérience.
Notre mental catégorise et catalogue, attribue une valeur positive, négative ou neutre à ce qui se passe.
Cette habitude de juger notre expérience nous contraint à des réactions automatiques et mécaniques inconscientes.
Ces jugements prennent le contrôle de notre activité mentale et nous ne sommes jamais en paix avec nous-même.
Donc si nous souhaitons trouver une façon plus opérante de gérer le stress de notre vie, nous devons commencer par être tout-à-fait conscients de ces jugements automatiques.
Nous identifions précisément nos préjugés, idées préconçues, angoisses et nous nous libérons de leur emprise.
L'attitude à adopter est celle d'un témoin impartial face au mental. L'esprit juge, constatons-le, ne l'empêchons pas puis passons à autre chose !
La pratique suppose de suspendre les jugements et de simplement observer tout ce qui émerge, quoi que ce soit et sans chercher à agir de quelque façon.

2) La patience


Nous devons comprendre et accepter que les choses se développent à leur rythme. Dans la pratique, nous nous rappelons qu'il n'est pas nécessaire d'être impatient avec nous-même même si nous pratiquons depuis un temps qui nous paraît long sans qu'une amélioration ne se produise.
Notre pensée vagabonde vers le passé, le futur, s'égare dans des jugements. Nous sommes tendus, agités, apeurés. Nous sommes en perdition dans la tourmente de nos états internes. 
La patience est utile quand l'esprit est agité. 
Accepter la nature de l'esprit (jugement et vagabondage).
Attendre tranquillement que la recentration sur l'objet de notre méditation fasse effet.
Etre présent, c'est être ouvert à chaque instant, l'acceptant dans sa globalité, avec tout ce qui s'y passe.
Il ne s'agit pas de planifier, anticiper ou ruminer sans cesse ni de remplir notre instant avec des pensées ou des actes.
Les choses ne peuvent croître qu'à leur rythme propre.

 3) L'oeil neuf


Nous devons essayer de désenclencher notre tendance à penser ce qui se passe, c'est-à-dire à construire la réalité en fonction de ce que nous en savons ou croyons.
Ce mécanisme nous empêche de voir la réalité telle qu'elle est vraiment. Nos croyances nous aveuglent et nous font passer à côté de la vérité.
L'oeil neuf, dans la pratique de pleine conscience, consiste en un esprit du débutant, ouvert, réceptif, sans expertise.
Comment les choses et les gens sont-ils réellement ? Les avons-nous vraiment pleinement ressentis ?
Pratiquons l'oeil neuf en toute circonstance !

4) La confiance


Ce qui se passe en nous constitue la seule et unique vérité en ce qui nous concerne. 
Alors pourquoi ne faisons-nous pas confiance à nos ressentis ? Ne nous ignorons pas !
C'est une confiance envers nous-même. il est important de faire confiance à son corps pour saisir ses propres limites. Le yoga, le Tai Ji Qi Gong nous apprennent beaucoup sur nous-même.
La méditation consiste à être soi et celà passe par une confiance en ce qui est soi.
Etre plus pleinement, authentiquement soi-même.
Nous découvrons la nécessité de prendre confiance en nous-même pour nous acheminer sur la voie de la responsabilité engagée face à notre existence.
Notre propre vie, il n'y a que nous qui puissions la vivre.
Se faire confiance, pleinement est la première marche vers la capacité à faire confiance aux autres.

5) Le non-effort (l'absence de but et d'effort)


Nous constatons que toutes nos activités quotidiennes sont organisées en fonction d'un but.
La méditation en pleine conscience n'a pas d'autre objet que d'être soi-même. Elle ne vise rien d'autre. Elle aiguise un autre regard sur ce que nous sommes déjà.
Ne nous asseyons pas en nous fixant des objectifs, des obligations. pratiquons seulement, cultivons le non-effort, l'absence de but à atteindre, la vacuité.
Tout changement bénéfique en nous se fait seul.
C'est notre présence à nous-même et au monde qui se modifie. Cette présence, c'est précisément là et seulement là que nous sommes vraiment.
Se fixer un but en méditation reviendrait à s'auto-évaluer, se juger et sombrer dans les idées et les émotions.
Soyons juste attentif à ce qui survient. Si nous sommes tendus, soyons avec la tension. Si nous avons mal, rencontrons notre douleur.
Observons, instant après instant. soyons totalement là avec ce qui est déjà là.
Le mouvement en direction du but à atteindre lorsqu'on commence une thérapie, il se fait tout seul comme un déploiement que nous invitons à se passer au coeur de notre être.

6) L'acceptation


Cela signifie : accueillir les choses telles qu'elles sont réellement dans le moment présent. 
Si nous avons une douleur au dos, nous avons une douleur au dos en cet instant et c'est tout.
Le processus d'accueil de nos limitations (vieillesse, maladie, mort, accident, météo, décisions des autres, famille, etc...), c'est-à-dire de toutes ces choses que je ne peux pas solutionner est un travail de deuil et constitue une bonne part du travail de guérison.
Accepter ne veut pas dire être passif ou accepter ce qui est néfaste ou se trouver sans valeurs. Ce n'est pas une résignation non plus.
L'acceptation consiste simplement à tendre à voir les choses telles qu'elles sont, ce qui crée les conditions pour agir de façon adaptée dans sa propre vie, quoi qu'il advienne.
Il s'agit de ne plus essayer d'imposer nos idées sur ce que nous devons penser ou ressentir en telle ou telle circonstance. 
Nous restons attentifs à tout ce que nous voyons, ressentons, pensons ici et maintenant parce que tout cela constitue notre seule réalité et toute notre réalité.

7) Le lâcher-prise


Dans la pratique, nous constatons que notre esprit nous enferme dans des pensées, sentiments, situations, relations auxquels il semble vouloir s'agripper. Les contenus de notre vie peuvent être agréables ou désagréables.
En méditation, nous mettons de côté la tendance à valoriser ou retenir certains aspects de notre expérience et à en rejeter d'autres.
Le lâcher-prise est une voie qui laisse les choses être ce qu'elles sont.
Que se passe--il lorsque nous arrêtons d'attribuer des qualificatifs aux choses et aux évènements pour les considérer comme ce qui est ?
Nous les laissons enfin exister comme ils sont et cette démarche nous invite dans la réalité telle qu'elle est vraiment.
Se cramponner à ses certitudes, à son environnement rassurant est l'attitude habituelle de notre esprit qui développe une forme d'emprise sur les choses et les interprête. En les lisant à sa manière, notre esprit les fausse et nous éloigne de ce qui est vrai pour nous : la présence dans l'instant présent, spécifiquement à l'endroit où nous nous tenons. 
C'est tout cela et uniquement cela le point de contact entre nous et la vie.
Abandonnons les croyances que nous contrôlons notre existence ou que nous avons la moindre expertise !
Chaque moment dans la journée où nous restons quelques secondes les yeux dans le vague à reposer notre esprit ou bien le soir lorsque nous nous endormons, nous savons déjà lâcher prise.
Cultivons ces qualités au quotidien !

8) L'autodiscipline


Pour aller mieux avec la méditation en pleine conscience, il faut pratiquer.
Cela exige de ne pas venir dans sa propre thérapie en touriste. 
La pratique est quotidienne, comme un athlète.
La discipline est la condition de la pratique qui entraîne après quelques mois un début de modification des automatismes mentaux et des shémes neurologiques.
Même si la pratique ne nous plait pas toujours, nous la faisons quand-même en oscillant entre l'exigence et la bienveillance envers nous-même.

9) L'exemplarité


Notre propre engagement personnel d'être humain (et de thérapeute) donne un exemple du chemin que nous parcourrons nous-même. Nous invitons les personnes à partager une aventure ensemble, celle de la vie.
La pleine conscience devient une façon d'être.
Nous façonnons ce qui nous façonne.
Notre propre présence au monde irradie et entraîne les autres à modifier leur propre présence.

10) Une représentation personnelle


Il est important pour pratiquer dans la durée, même lorsque les angoisses et les difficultés se renforcent d'avoir une représentation pour soi-même de ce que nous pourrions être sans les entraves actuelles du corps et de l'esprit : santé ? énergie ? relaxation ? bonté ? calme ? harmonie ? sagesse ? ...
Qu'est-ce-qui nous motive ? Notre représentation devrait être ce qui est le plus important pour nous, ce que nous croyons être le plus fondamental pour notre capacité à être vraiment nous-même, en paix avec nous, totalement UN.





dimanche 17 novembre 2013

Méditation et autohypnose similitudes, différences et complémentarités

Méditation et Autohypnose : similitudes, différences et complémentarités


Aujourd'hui, de nombreuses pratiques existent en thérapie qui permettent aux personnes de s'acheminer assez rapidement vers des capacités d'auto-soin.

Parmi elles, la méditation en pleine conscience et l'autohypnose proposent des ressources particulièrement intéressantes.

Quelles sont les complémentarités de ces deux approches ?


  1. La méditation en pleine conscience cherche à atteindre l'unité. L'attention est centrée sur la respiration, la posture, divers "objets" de méditation mais la conscience reste active pour écarter tranquillement les idées, émotions, sensations automatiques envahissantes. Le processus consiste à embrasser la totalité de l'être et du vécu à tous les niveaux ici et maintenant. L'autohypnose vise au contraire la dissociation. Il s'agit de fonctionner en parallèle à un niveau de conscience critique (correspondant à la définition habituelle de la conscience, adaptative, défensive, alerte) et à un niveau de conscience virtuelle (créative, inconsciente, riches des ressources sous-exploitées)
  2. En méditation, que les pensées soient positives ou négatives, que les sensations soient agréables ou pas, les émotions plaisantes ou néfastes, elles sont simplement nommées puis l'attention est gentiment redirigée vers la respiration ou le corps. En autohypnose, tout ce qui surgit est accueilli comme une réponse créative aux problèmes. Les idées qui s'activent sont précieusement recueillies car elles sont considérées comme une expression facilitée de l'inconscient. L'hypnose cherche à rendre plus claire et facile l'appréhension des processus de sortie des difficultés rencontrées.
  3. En méditation, ce qui est thérapeutique, c'est la centration et recentration sur les sensations. Le cerveau étant rapidement saturé, il ne peut focaliser son attention à plusieurs endroits à la fois. Focaliser l'attention permet de diminuer les pensées automatiques, émotions envahissantes et douleurs par exemple. En hypnose, ce qui est thérapeutique, c'est le surgissement des produits inconscients qui apparaissent comme des réponses évidentes aux problèmes.
  4. L'auhypnose cherche à saturer par différents moyens la conscience critique pour aller vers une conscience virtuelle, plus accessible aux contenus inconscients. La méditation en pleine conscience utilise au contraire tous les étages de la conscience critique. Celle-ci est orientés activement vers le corps et tous les types de sensorialités pendant que la pensée continue de fonctionner, les émotions de se manifester, etc...
  5. La méditation utilise donc activement l'attention, vecteur principal du processus d'auto-soin. L'hypnose neutralise l'attention en la saturant, elle est occupée ailleurs pour permettre un fonctionnement plus aisé et auto-thérapeutique de la partie où l'attention n'est pas.

Les deux techniques sont ainsi tout aussi intéressantes l'une que l'autre et éminemment complémentaires. Je les utilise toutes deux avec les patients au quotidien.

J'ai synthétisé les deux dynamiques dans l'utilisation du Tai Ji Qi Gong Créatif.

dimanche 20 octobre 2013

Méditation du souffle avec Christophe André


Méditer avec Christophe André : pleine... par Editionsiconoclaste
Rédigé par BERBEN Frédéric

La Méditation en pleine conscience, Programme MBSR


La MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction) ou « Réduction du stress basée sur la pleine conscience » est le nom donné par Jon Kabat-Zinn au programme qu’il développe à la clinique de réduction du stress du centre hospitalier du Massachusetts depuis 1979, devenue maintenant le CFM, Center for Mindfulness in Medecine, Health Care, and Society. 

Conçue initialement pour réduire le stress dû à la maladie, aux douleurs chroniques, aux traitements pénibles, cette méthode a contribué largement à l’amélioration de la qualité de vie de nombreux patients.  Plus de 17 000 personnes ont aujourd’hui suivi ce programme d’éducation au « prendre soin de soi ». Plus de 5000 médecins et d’innombrables professionnels du soin de par le monde s’y réfèrent dans leur travail quotidien lorsqu’ils sont aux prises avec la souffrance humaine.

Initialement développés dans les hôpitaux, les programmes de réductions du stress ont élargi leurs champs d’application pour venir en aide à d’autres catégories de population (dans les prisons, en entreprise, auprès des personnes âgées, auprès des étudiants, des juristes, etc.), dans la tourmente.
Les participants aux programmes MBSR sont invités à apprendre comment s’établir en soi-même, dans ses propres ressources internes, en contact avec sa capacité naturelle à tendre vers une meilleure santé, libre de toute anxiété, l’esprit paisible. Autant d’aptitudes que personne ne peut développer à leur place.

Pour guider les personnes dans l’élaboration du lien avec cette sagesse interne, Jon Kabat- Zinn est allé puiser dans les pratiques méditatives ancestrales.
Il a basé la MBSR sur des pratiques de méditation connue sous le nom de Mindfulness , Pleine Conscience. Pour lui, ainsi que pour bon nombre des très grands enseignants bouddhistes qu’il a rencontrés, il s’agit d’une qualité humaine fondamentale, une claire conscience de tous les instants, neutre, que l’on cultive en prêtant  une attention particulière à l’instant présent, et ce de manière aussi peu réactive, aussi peu discriminante et aussi sincère que possible. Si la pleine conscience est une qualité innée de l’esprit, elle doit être affûtée  et se cultive intentionnellement par les pratiques de méditation.

Celles-ci ouvrent la voie vers une investigation douce et bienveillante de la nature de son propre esprit face à son mal-être fondamental. Invitée quotidiennement lors de l’assise méditative, la Pleine Conscience, permet de voir de plus en plus clairement les causes de la souffrance, de reconnaître la réactivité, l’attachement, les désirs qui poussent, le plus communément, à se conduire de façon irréfléchie ou sous le contrôle de nos exigences égocentrées.

C’est la méditation qui permet de percevoir qu’il est possible de sortir de ces afflictions. Cette approche systématique développée dans et par la pratique méditative permet de s’extraire progressivement des conflits, des déchirements et des tiraillements de tous ordres, permettant de gagner peu à peu en liberté, en sagesse et en paix.

Le programme MBSR consiste à guider, pas à pas,  les participants vers leur aptitude à progresser dans l’apprentissage de leur propre expérience méditative.
L’instructeur a un rôle essentiel de transmission dans le déroulement de ces programmes. Par sa pédagogie, sa capacité d’accueil, son ouverture à ce qui est dans l’instant présent, il incarne les principes enseignés et transmis par ces traditions millénaires. Son engagement profond et sa pratique personnelle nourrissent ses enseignements.

Ancré dans le courant de la  médecine intégrative (corps/esprit réuni), le programme MBSR consiste en un ensemble de transmission de pratiques méditatives par la Pleine Conscience pour créer les conditions favorables à une orientation des pensées, des émotions, des agissements vers une meilleure santé physique ou mentale.
Nombre d’études descriptives longitudinales ont montré l’efficacité du programme MBSR dans la réduction de la douleur et des symptômes secondaires à la douleur. Elles ont aussi montré que le programme se révélait efficace sur les comportements de patients qui présentent un large spectre de maladies accompagnées de douleurs chroniques. L’efficacité du programme MBSR a aussi été montrée dans des études portant sur  la réduction de symptômes médicaux et psychologiques chez des patients/participants au programme qui présentent un large spectre de maladies  chroniques sans douleur secondaires. Des contrôles à long terme (actuellement sur une période de  4 ans) ont montré  que le programme en 8 semaines continue de prodiguer ses bénéfices.
Des protocoles de recherche sont actuellement à l'étude ou en cours dans les pays francophones, rejoignant en cela les pays anglo-saxons déjà bien engagés dans cette voie.

Découvrez Jon Kabat Zinn en vidéo  : douleur chronique et cancer

Jon Kabat Zinn ici également : applications cliniques et recherche

Et là enfin : médecine et société

Rédigé par BERBEN Frédéric